SOMME II, le baliseur…
SOMME II
ANCIEN BALISEUR DE LA BAIE DE SOMME
Un destin hors du commun
SOMME II est né de la nécessaire conciliation entre l’activité des hommes et l’espièglerie de la baie de Somme. Il est le fruit de l’expérience et de la réflexion des gens de la baie qui connaissent la nature des éléments environnants et imaginent les remèdes pour les apprivoiser.
Construit en 1950 par les Chantiers AUROUX à Arcachon, SOMME II, baliseur à squelette métallique et coque en bois, a été conçu pour naviguer et s’échouer dans la baie de Somme.

Le baliseur SOMME II surnommé le « Tonnier » a, pendant 50 ans, inlassablement placé et replacé une soixantaine de bouées le long des chenaux de la baie à l’aide d’un puissant cabestan. A bord du baliseur, cinq marins ont facilité et sécurisé la navigation de centaines de bateaux de pêche et de commerce.

Désarmé en 1999 par l’administration des Phares et Balises, le vaillant SOMME II, unique et incomparable, intègre le patrimoine maritime français. Indissociable du paysage de la baie de Somme, le baliseur est présent dans tous les cœurs et les esprits qu’il a marqués pendant un demi-siècle de durs et loyaux services en qualité d’acteur et de témoin de l’activité maritime.

Depuis, SOMME II est devenu le témoin le plus représentatif et le plus émouvant de l’aventure humaine des gens de mer qu’il a su guider pendant plusieurs générations au travers des pièges des chenaux pour la plus grande fierté de son équipage.
Désormais, son classement monument historique lui assure une véritable préservation en vue de sa transmission aux générations futures comme ambassadeur du patrimoine maritime de la baie de Somme.

SON IDENTITE
“Il faut un bateau sûr et stable”.

C’est sur ces qualités primordiales que Francis Dallery, alors ingénieur subdivisionnaire aux” Ponts et Chaussées maritimes” de Saint Valery sur Somme, établit le cahier des charges.
Somme II fut construit par les Chantiers Auroux à Arcachon et acheminé en août 1950 jusqu’à Saint Valery sur Somme par Messieurs Lamidel Bernard, Lamidel Pierre et Georges Godin.
Des mensurations exceptionnelles

Immatriculé BL 462618 dans le quartier maritime de Boulogne, SOMME II est un bateau de travail en bois de 17,50m. Sa grande largeur compense son faible tirant d’eau de 1,48m en moyenne, il jauge 35 tonneaux (1 tonneaux = 2,83m3), pour un déplacement de 78 tonnes (poussée en ordre de marche).
Une machinerie remarquable


Un moteur principal, Baudouin DG3 diesel de 150cv à 3 cylindres culbutés de 14 000 cm3 chacun soit : 42 000 cm3, pour un poids de 5 tonnes.
Un moteur auxiliaire Baudouin 4D106 de 65cv.
Un baliseur imposant

D’un poids de 65 tonnes, SOMME II est propulsé par une hélice de 800mm.
Il est fortement aplati, de corpulence trapue et d’une solidité à toute épreuve afin de pouvoir s’échouer sans dommage.
Sa proue généreusement ample supplée l’effort du cabestan qui à lui seul force l’admiration tant il est puissant et ingénieux pour extraire les corps-morts des bouées de balisage enfouis dans le sable.
C’est encore aujourd’hui le baliseur le plus imposant qu’ait connu la Baie.
UNE LONGUE VIE DE BALISAGE
Un navire à fort tempérament pour une baie de caractère


Il fallait un navire à fort tempérament pour instaurer une cohabitation fiable avec une baie de grand caractère. Son chenal louvoie au gré de ses fantaisies, brouille les repères en se jouant des bouées et oblige, sans cesse, leur remise en place pour que soit maintenue ouverte et sécurisée, une voie de navigation sans encombre jusqu’à la mer.
La baie de Somme est une des rares baies du monde à imposer un tel dispositif, elle nous force sans répit à déjouer ses pièges, à échapper au fond très réduit de ses chenaux, à se méfier des caprices de ses puissants courants, à s’adapter à son marnage parmi les plus importants d’Europe (plus ou moins 10m d’amplitude entre la basse et haute mer).
Baliser c’est déplacer des bouées

Déplacer une bouée consiste à arracher son corps mort des sables à l’aide d’un puissant cabestan qui transmet à la coque un effet de torsion, l’effort peut atteindre jusque 6 tonnes, les précédents baliseurs ont, eux tous, succombé en moins de 10 ans.
Un baliseur au grand cœur

Chacun en baie connaît sa silhouette caractéristique et la sonorité particulière de son moteur.
A voir et entendre palpiter cet imposant organe vital de 5 tonnes au rythme harmonieusement cadencé, on ressent très vite que ce navire a un grand cœur, on peut notamment lui attribuer plusieurs centaines de sauvetages …
SON CLASSEMENT MONUMENT HISTORIQUE
SOMME II, un UNICUM classé Monument Historique
Désarmé en 1999 par les Phares et Balises
Racheté en 2000 par le Conseil Départemental de la Somme
Le baliseur SOMME II est classé Monument Historique le 26 juin 2000.

Un classement motivé
Deux éléments ont motivé le classement Monument Historique du baliseur SOMME II
Un élément immatériel
SOMME II
« …présente un intérêt public comme témoin de l’activité maritime dans la baie de Somme… »
Un élément matériel
SOMME II est
« …un très bon exemple d’une construction judicieuse par les défis
techniques qu’elle a relevés… »

SOMME II, DE BALISEUR A AMBASSADEUR
Une restauration à Lorient

Suite aux diagnostics préliminaires et aux travaux préparatoires à sa restauration dans le chantier naval Deloison à Saint Valery sur Somme, SOMME II est arrivé par la route à Lorient après deux jours et demi de voyage. Il y restera deux années pour y être remis à neuf.
Un retour triomphal à St Valery sur Somme


Le samedi 23 mai 2009, le baliseur SOMME II fraîchement restauré retrouvera son port d’attache à St Valery sur Somme.



L’emblématique baliseur a une profonde vocation à réactiver nos consciences à propos de notre rare et précieux héritage naturel et culturel trop souvent oublié ou méconnu.

Découvrir pour comprendre et comprendre pour respecter notre patrimoine maritime et fluvial tel est le leitmotiv à destination du grand public, des scolaires, scientifiques, artistes et autres passionnés.
C’est à bord de SOMME II, dans le cadre de sorties en baie et sur le canal maritime que seront découverts le balisage, la faune, la flore, les activités traditionnelles, l’approche géologique ou le regard artistique du site.
ASSOCIATION SOMME II